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7 juillet 2011 4 07 /07 /juillet /2011 19:21

JODI, LE BROL
Le blog de Jodi ("Jodi le blog") est devenu, depuis janvier 2011, une lettre d'information: Jodi le brol*
Lettre d'information
Didier de Lannoy
2011


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Abdourahman Waberi
rencontre et découvre

Fiston Nasser
Mwanza alias Mwanza Mujila

et l'invite sur son blog
 

Je

- Un grand frère (un écrivain reconnu ! l'auteur, notamment, de Balbala, Rift Routes Rail, Transit, Aux Etats-Unis d'Afrique, Passage des larmes ) "pousse" un petit frère
...
diffuse !



ddl
alias Vié ba Diamba

 

 

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Qui êtes-vous Fiston Mwanza Nasser?
par  Abdourahman Waberi

 

Il y a des jours comme ça où la chance sourit au passeur que je m’efforce d’être. J’ai rencontré Fiston Mwanza Nasser, le mardi 21 juin 2011, pour la première fois, dans le hall de l’aéroport Teigel de Berlin. Une petite réputation précédait Fiston. Certes le jeune homme est encore en train de fourbir ses armes mais son nom circule déjà, de Lumumbashi à Bruxelles, de Graz (où il fut écrivain en résidence et citoyen d’honneur l’an dernier) à Nairobi en passant par le festival des Francophonies en Limousin de Limoges.

Il est grand de taille, doux de caractère. Autant il est silencieux et réservé à la ville, autant il est énergique et bondissant sur les planches. Je parie qu’on n’a pas fini d’entendre parler de Fiston Mwanza Nasser.

Qui êtes-vous Fiston Mwanza Nasser?

J’ai toujours du mal à parler de moi. Fiston Mwanza Mujila, Fiston Nasser Mwanza, Fiston Mwanza, Nasser Mwanza ou Fiston Mwanza Nasser, c’est selon, est né à Lubumbashi, en République Démocratique du Congo. Il a fait des études en Lettres et Sciences dans sa ville natale. Vit depuis plusieurs mois à Graz où il poursuit ses études, mène des ateliers d’écriture en milieu carcéral, collabore aux revues littéraires..

Qu’écrivez-vous ? Quel/s ? Dans quelle/s ?

J’écris essentiellement des poèmes et des nouvelles. Je commence aussi à écrire pour le théâtre. Je me sers du français comme langue d’écriture. C’est dans cette langue que j’ai appris pour la première fois à lire et à calculer. Avec mon père, je parle en français et avec ma mère en swahili. Le lingala et l’anglais sont venus par la suite. Mais le français demeure – à mes yeux – une langue africaine au même titre que le yoruba, le wolof ou le xhosa.

J’écris en allemand mais juste des poèmes. Ça n’a jamais été un projet. J’interviens dans les écoles, je tiens une correspondance avec un jeune poète autrichien, je suis présent sur la scène littéraire de ma petite ville de Graz…et comprenez que dans ce genre de posture la langue vienne d’elle même.  Mais le français reste ma langue de base, ma langue, tout cours. Je travaille avec des traducteurs. C’est la seule manière d’être édité et lu.

Il m’arrive de passer des semaines sans parler le swahili. C’est un drame de vivre sans parler au quotidien sa langue maternelle. L’éloignement géographique a suscité une propension pour le swahili comme langue d’écriture, même propension pour la chanson africaine… J’entrecoupe mes lectures de petites chansons populaires et parfois des couplets de Papa Wemba.

Quelles influences vous réclamez-vous ? Africaines, congolaises, autres?

Mon nez pointe vers le sol. Je reste influencé par ma famille et par ce Congo que j’aime tant malgré sa bave, sa léthargie, sa lèpre, sa gale, sa tuberculose… Je suis ouvert au monde et construis mon identité à partir de tout et de rien. Confère le concept de «Rhizome» cher à Monsieur Glissant.

Le grand Congo est moins visible que son petit frère – du moins sur la scène, vite une explication?

La grandeur d’un pays n’est pas fonction de sa superficie, il me semble… Dans l’imaginaire des musiciens de deux rives le Congo Brazza et le Congo Kinshasa forment en définitive un seul et unique pays. Ils disent que le fleuve Congo, «ebale ezanga mokuwa», est une avenue. C’est vous dire que les deux pays se complètent. Le Congo Brazza s’occupe de la littérature, son frère siamois de la musique. Je n’exclue pas qu’un jour ils changent de rôle.

Vous vivez en Autriche. Quel regard avez-vous sur ce pays ? Quelle est la place de l’Afrique de ce pays ?

L’Autriche n’a pas eu des colonies et n’entretient pas de ce fait d’étroites relations avec l’Afrique à l’instar de la France ou de l’Angleterre, par exemple.  Mais il y a un intérêt palpable pour la culture africaine, particulièrement pour la musique et la littérature.  Votre présence à Graz [voir ma contribution Présence africaine à Graz, ici même, ] atteste cet intérêt sans cesse grandissant pour le continent.

Que vous lisez actuellement?

Tchicaya U’Tam’si, Arc musical précédé de Epitomé.

 

 

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Abdourahman Waberi

Abdourahman Waberi

 

 

 

Né à Djibouti, Abdourahman Waberi vit entre Paris et les Etats-Unis où il enseigne la littérature. Il est l'auteur de nombreux romans, notamment Aux Etats-Unis d’Afrique. abdourahmanwaberi.com

 

 

 

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* Pour accéder aux autres autres entreprises du groupe Jodi, cliquez sur :
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("Jodi le book") et
http://lacarcasseetlesos.blogspot.com/
  ("Jodi le broc") et
http://jodi.over-blog.net/article-restez-bien--39731236.html
(dernière dépêche
, diffusée en novembre 2009, du blog de Jodi sous son ancienne forme)

 

 

 

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Profil



 Didier de Lannoy
 delannoydidier@gmail.com



Après avoir, au Congo, mis le feu à tous ses manuscrits comme on brûlerait ses vaisseaux, Didier de Lannoy, en rentrant de son très long séjour africain, s’est dit qu’il était temps désormais de retrouver le chemin de l’écriture.
Après quelques nouvelles publiées dans diverses revues et un premier roman dont le titre provocateur (« Le cul de ma femme mariée ») prouvait que son auteur n’avait pas l’intention de rejoindre le club des écrivains bien pensants, Didier de Lannoy rédigea une première version de « Jodi, toute la nuit » qui fut adaptée à la RTBF par Violaine de Villers. Lors de cette expérience radiophonique, la comédienne Yolande Moreau interpréta le personnage de Jodi que l’on retrouve avec infiniment de plaisir dans ce roman étrange à plusieurs voix dont le style semble s’improviser au rythme d’un blues obsédant...

Alain Brezault

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