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La Littérature électronique ?

En quoi peut-elle être autre chose qu'un pis-aller pour écrivain sans éditeur ?

En quoi peut-elle bien différer de "la grande littérature" ?

(article diffusé sur le blog de Jodi le 26 août 2009)

 

Dans un

- J'actualise régulièrement ma rubrique nécrologique !

de mes CV littéraires, j'ai défini de la façon suivante l'approche dont procèdent aussi bien les dépêches AnaCo que les chroniques Huppé cul ou Infoutus (dont je veux croire qu'ils ne sont pas "simplement des textes diffusés par voie électronique" qui auraient pu l'être également "sur papier" s'ils avaient trouvé un éditeur) : des histoires brèves (lisibles sur écran, qu’on zappe ou qu’on imprime, qu’on classe ou qu’on supprime) ; des histoires qui s’intègrent dans un ensemble plus vaste (à charpente plus ou moins souple, à sauce plus ou moins gluante), comme des pièces d’un puzzle, à travers un dénominateur commun, des personnages récurrents et parfois même une trame (souvent obscure) ; des textes diffusés immédiatement après avoir été écrits, « just in time », par e-mail (à la merci des FAI : Un nouveau groupe armé ? Meuuunon, des fournisseurs d’accès internet !) ; un public ciblé (on ne se met pas en vitrine sur un blog, un site personnel ou un site de « socialisation » comme Facebook, Netlog, MySpace, Twitter, Tagged ou tout autre « club privé avec 23.782.152 membres précautionneusement sélectionnés », on choisit son public... et on racole aussi… activement… à la piscine, dans les boîtes et les bistrots de Matonge, dans les tribunes du stade des Martyrs ou du Standard de Liège, dans les toilettes unisexes d'un cinéma porno ou dans un sauna de purification de l’Eglise de Scientologie) qu’on encourage ou qu’on défie « on line » et, de préférence, « en live » (on sait très vite à quoi s’en tenir : un porte-avion coulé ou plusieurs coups dans l’eau) et qu’on invite à réagir, à acquiescer ou à contredire, à enchérir ou à renâcler, à se rallier ou à se rebeller, etc…

 

Quelques "grands axes" peut-être ?

- des histoires brèves, répondant aux pratiques actuelles de la communication: des histoires lisibles sur écran et rapides à lire : ne nous envoie plus tes "longues tartines"... que personne ne se donnera jamais la peine de lire sur écran, me disait Carmelo Virone qui appréciait le côté "agence de presse", en réaction immédiate à l'actualité collective ou privée, des dépêches « Ana et le Congo »*

- Une production "just in time", dans l'immédiateté... je ne dois plus attendre, pour avoir le droit de gueuler, qu’un éditeur accepte de m'inscrire à son menu (et qu'il choisisse la nappe, les couverts, les convives, le vin et le fromage)


- Un public ciblé, une interactivité recherchée...  Et si j'utilise le courriel plutôt que le blog (mais voilà que Djuna m'a ouvert un blog consacré à "Jodi" ! ... un blog où je refuse cependant d'activer la fonction "commentaires"... de façon à privilégier le contact personnel via mon adresse e-mail: ddl@brutele.be), c’est parce que (ainsi ai-je un jour répondu à Kangni Alem) ça me permet de garder l'initiative, de cibler et de "snipper" les gens que je veux atteindre (les interpeller, les obliger, les traquer, les contraindre, les courtiser, les peloter, les câliner, les chatouiller, leur réclamer des comptes, leur passer la main dans le dos ou leur enfoncer le doigt dans le cul, faire semblant de ne pas les entendre, leur répondre quand ça m’arrange, etc)...


- Une beaucoup plus grande liberté d'expression : on peut, en effet, définir  (je "sample" ici un courrier que j'ai adressé dans le temps à Alain Germoz, mon grand frère), la littérature électronique comme une nouvelle liberté, un moyen d’écrire et de faire circuler des idées autrement :« Ecrire et diffuser hors commerce et hors compétition. Dans la dissidence et la clandestinité. Hors contrôle. Hors censure. Hors limites. Off-shore. Sans vergogne et sans muselière. En dehors de l’église, de la banque et du parti. Comme un barbare ombrageux. Hyperactif et compulsif. Non-transigeant, non-corruptible, non-recyclable, non-apprivoisable et non-récupérable."

AnaCo : diffusion en 2006-2007, des dépêches-samizdats des séries « La vie au taux du jour » et « Vieux Didier s’intronise Président-Fondateur de la branche congolaise de la famille,

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Profil



 Didier de Lannoy
 delannoydidier@gmail.com



Après avoir, au Congo, mis le feu à tous ses manuscrits comme on brûlerait ses vaisseaux, Didier de Lannoy, en rentrant de son très long séjour africain, s’est dit qu’il était temps désormais de retrouver le chemin de l’écriture.
Après quelques nouvelles publiées dans diverses revues et un premier roman dont le titre provocateur (« Le cul de ma femme mariée ») prouvait que son auteur n’avait pas l’intention de rejoindre le club des écrivains bien pensants, Didier de Lannoy rédigea une première version de « Jodi, toute la nuit » qui fut adaptée à la RTBF par Violaine de Villers. Lors de cette expérience radiophonique, la comédienne Yolande Moreau interpréta le personnage de Jodi que l’on retrouve avec infiniment de plaisir dans ce roman étrange à plusieurs voix dont le style semble s’improviser au rythme d’un blues obsédant...

Alain Brezault

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